martedì 29 settembre 2015

LA VIDENTE di Julio García Ventureyra






Cuando la acaudalada señora  Teresa Peralta viuda de Lafuente fue hallada muerta en su mansión, los dos investigadores seleccionados para el caso no lograron encontrar pistas. Sólo sabían que había sido cuidadosamente estrangulada. Entonces decidieron esa misma tarde recurrir a Rita, la vidente que se especializaba en los casos más difíciles.
Ex profeso, Rita les dijo que necesitaba algo de tiempo, no mucho, para estudiar y dilucidar el hecho. Cuando se quedó sola, reconstruyendo en forma minuciosa y prolija los acontecimientos en base a los datos que le fueron suministrados, vio con asombro que el criminal era un conocido personaje que aparecía con frecuencia en periódicos, revistas y programas de televisión, y que era un alto funcionario.
El crimen cometido obedecía a dos motivaciones, una pasional, pues ambos mantenían un romance desde tiempo atrás, padeciendo él celos enfermizos, no aceptando la vida liberal que ella, mujer atractiva de mediana edad, como él, seguía llevando.
La otra respondía al robo. La ambición de dinero y poder, la mayoría de las veces, se manifiesta en el ser humano sin límites ni freno alguno. Pero Rita, experta en la visualización de los senderos del destino, vio también otro camino, y que no era aquel que la llevaba a poner en peligro su propia vida por las circunstancias del caso, sino, a su propia muerte, que era precisamente lo que en estos momentos ella comenzaba a "ver", un revólver que le apuntaba a la sien.
El áspero sonido del timbre la hizo reaccionar, volviendo a la realidad y, mirando el reloj mientras se encaminaba a la puerta, la abrió. Allí estaban de pie los investigadores que habían quedado en venir a esa hora. Una vez que los hizo pasar, les explicó que había estudiado lo sucedido sin hallarle solución, declarándose inepta para el mismo, pero antes de que se retiraran, pensó ¿y la justicia? Y como un cierto remedio expurgador de su conciencia extrajo de su biblioteca un libro titulado:
Los peligros del poder, cuyo autor no era conocido, y en el mismo les señaló la página que decía:
"Casi todos los seres humanos --muchos animales también-- con pleno desarrollo de su personalidad tienen aspiraciones al poder; el equilibrio de las personas que lo ejercen, y el uso del mismo pueden hacer que dentro suyo se alberguen  Dios o Satanás, el Bien o el Mal".
Los hombres siguieron su camino analizando las palabras. En su recorrida continuaron visitando a otros videntes, pero todos...absolutamente todos... se declararon incompetentes.

 

sabato 26 settembre 2015

UN DETOUR CHEZ CARABAS di Pierre Jean Brouillaud

- Pouvez-vous me dire où se trouve la rue du Cimetière, ai-je demandé au jardinier qui taillait les rosiers au milieu du rond-point.  Arrivé là, je ne m’y retrouvai plus.- A dire vrai, je ne suis pas d’ici, m’a-t-il répondu. Demandez plutôt au chat.
Je n’avais pas remarqué cet énorme matou noir assis de l’autre côté du talus qui me dit d’une voix flûtée :
- Pourquoi voulez-vous aller rue du Cimetière ? Vous ne pouvez pas attendre votre tour ?
- J’y ai rendez-vous, ai-je dit, agacé.
Le chat sortit de je ne sais où un portable et se l’appliqua à l’oreille gauche :
- Votre correspondant n’est pas chez lui.
- Comment le savez-vous ?
(Le vouvoiement m’avait échappé).
- Vous allez au numéro 15 où vous attend monsieur Bacaras. Vérifiez vous-même.
Je l’avoue, je fais partie de ces attardés qui n’ont pas de portable.
Le chat me tendit le sien après avoir, en virtuose, pianoté sur les touches.
- Allo…
C’était bien la voix de Bacaras :
- Pour notre rendez-vous, veuillez m’excuser.  J’aurai une heure de retard. A bientôt.
Avez-vous vu un chat sourire ? Cela n’a rien de rassurant. Il retrousse ses moustaches et découvre ses crocs. Un éclair, puis le matou avait retrouvé son air plutôt patelin.
Un silence, un peu gêné…
Pour être aimable, j’ai dit au jardinier :
- Euh…. Je ne savais pas qu’on taillait les rosiers en cette saison.
- En quel mois êtes-vous ?
- Moi, je suis en mars.
- Et moi en août, dit le chat
- Je croyais…
- A chacun sa saison, précisa le chat.
Perplexe, j’ai demandé :
- Quelle heure avez-vous ? Moi, j’ai 11 heures 15.
- Pour ce qui est de l’heure, répondit le chat, solennel, nous ne transigeons jamais. Mais votre montre est arrêtée. Le temps est suspendu.  Pas celui de vos artères, malheureusement. Il est 11h35.
- Exact, dit le jardinier qui ajouta à l’adresse du matou :
-Tu ferais mieux de conduire monsieur. Tu es là pour ça.
- Je crois qu’il y erreur, ai-je objecté.
- Pas du tout, a coupé le chat. Nous avons une heure devant nous.
Il disparut dans la cabane du cantonnier qui se trouvait à gauche. Quand il en sortit, il tenait à la main une paire de bottes à revers.
Il se chaussa, se dressa et dit :
- Le temps d’un détour. Vous ne le regretterez pas.
Pourquoi pas ? J’ai toujours aimé l’imprévu.
Le chat reprit :
- Mon maître…
- Le marquis de Carabas, ai-je glissé, croyant être spirituel.
- Lui-même.
- Ah ! Parce qu’il existe…
- Il existe puisque vous en parlez. Mais c’est assez loin. Pour le voyage nous avons à notre disposition…
Il tapa des deux pattes.
Je n’entendis rien, mais, bientôt, je perçus un roulement de fer sur du pavé.
Apparut une berline noire, tirée par deux chevaux de la même couleur.
Le cocher était vêtu de blanc. Sa tête rappelait un potiron vide et éclairé de l’intérieur à l’occasion de Halloween. Il leva son chapeau, sourit, et son visage parut se fissurer.
- Vous serez à l’heure dite pour votre rendez-vous, reprit le chat. Le détour s’opère uniquement au présent.
De sa patte droite, il me fit signe de monter en voiture.
L’intérieur du véhicule était tapissé d’écarlate. Le chat s’assit en face de moi. Je vis claquer le fouet mais ne l’entendis pas.
Aussitôt, le décor s’efface. Ne reste que la voiture. Par les vitres on ne voit qu’un vide bleuté, évoquant un ciel légèrement voilé. Quand on se penche par la portière, on s’aperçoit que l’arrière de la voiture s’estompe pour se fondre dans le vide. Les chevaux, de noir, tournent au gris cendré.
- Mon maître m’appelle Balthazar, dit mon compagnon qui me tend la patte.
On a l’impression de serrer une main, mais, sous le velours, je sens les griffes.
- Très heureux, Balthazar…
Comment parler à un chat qui parle ? Je ne peux me résoudre à le tutoyer.
De lourds piétinements se font entendre.
- Je m’y attendais, grogne le chat, ça se complique. Ce sont les dragons.
- L’armée…
- Si on peut dire.
Une vapeur rougeâtre se forme derrière nous. Elle prend bientôt des tons d’incendie.
Puis des flammes surgissent. Je m’écrie :
- Elles nous poursuivent !
- Vous commencez à comprendre, grommelle mon guide.
Apparaît alors le premier dragon dont les écailles luisent de reflets gris bleu. Il doit faire dans les trois, quatre mètres de long. Sa gueule violacée crache des flammes d’une portée de cinq à six mètres.
Le cocher cravache. Les chevaux foncent, j’allais dire ventre à terre, sauf qu’il n’y a pas de terre.
- Ils vont nous rattraper, dis-je. Que faire ?
- C’est votre faute, après tout. Votre montre s’est arrêtée, mais vous n’avez pas cessé de penser à votre temps qui interfère avec le nôtre. Les dragons en profitent. Pensez à autre chose, ils disparaîtront.
- Oui, mais à quoi ?
A travers les vitres filtre une odeur d’?ufs pourris.
- Hydrogène sulfuré, précise le chat. Forcément, l’haleine des dragons ne peut pas sentir la rose.
Déjà les deux premiers  monstres courent à notre hauteur, un de chaque côté de la berline qu’encadrent les flammes.
Balthazar ouvre la vitre et siffle. Par ma faute (d’après Balthazar), le temps a dû reprendre son cours, j’entends. Le fouet claque, les roues de la voiture crissent. Les jeux de feu crépitent, tandis que, derrière eux, le soir tombe, restituant une ligne d’horizon.
Les dragons forment autour de nous comme une haie d’honneur. Ils continuent à cracher devant eux.
Les langues de flamme s’éteignent, l’une après l’autre. C’est alors l’horizon qui flamboie. Les dragons ont disparu. Sur ce qui semble être le crépuscule se découpe l’énorme silhouette d’un manoir aux toits pentus flanqués d’une tour crénelée.  Un château fait pour des géants.
Les murs restent cachés dans une broussaille épaisse, églantiers et ronces qui semblent interdire l’accès.
- Vous connaissez ? demande Balthazar.
- Ça fait penser au château de la Belle au Bois dormant… Sommes-nous arrivés ?
Le chat ne répond pas.
J’insiste :
- Une heure singulière pour déranger votre… ton maître.
Le chat se contente d’esquisser un de ses horribles sourires.  Il soulève quelques branches et commence à progresser à travers les buissons qui s’écartent devant lui, avant de se refermer sur moi et de me griffer le visage. Je suis mon guide malgré tout.
Apparaît une souris qui se faufile entre les basses branches. Balthazar l’a repérée. Il allait bondir. Il se retient. Mais son ?il brasille sur un ciel rouge sang.
Une grille ornée d’entrelacs qui dessinent la lettre B.
Elle s’ouvre devant nous
Une lourde porte en partie cachée par le lierre. Balthazar exhibe un mirliton dont il tire une musique aigrelette, nostalgique au début, puis narquoise. La porte tourne sur ses gonds.
Nous traversons une cour déserte.
Balthazar pousse les battants d’une deuxième porte qui libère un nuage de poussière.
Un salon où, à travers la pénombre, des formes s’agitent le long des parois. Une galerie de miroirs où courent, se poursuivent, se recouvrent, s’effacent des reflets que je parviens pas à identifier.
Un corridor qui semble aller en se rétrécissant. Au fond, comme gardant l’issue, deux lévriers blancs, museau entre les pattes, endormis. Balthazar me fait signe. On enjambe. Tout juste la place. On dirait que les chiens ont levé la tête.
Une chambre au mobilier hétéroclite, vraie caverne de brocanteur.
Sous de très fins voilages – ou des toiles d’araignée ? – la Belle repose sur un lit défait, dans sa chemise de dentelle. Corps parfait, d’une blancheur sépulcrale. Une morte. Seul un regard attentif révèle une faible respiration.
Je reste interdit, fasciné par la beauté de ce corps offert à travers son sommeil.
La Belle soupire. A peine. Plutôt, elle gémit.
Balthazar joue une musique horriblement discordante. La Belle sursaute. Le corps charmant se tord. Quel désir ou quel cauchemar la musique éveille-t-elle chez la dormeuse qui halète ?
- Balthazar, elle semble souffrir.
- Elle sait que le Prince charmant a, de nouveau, loupé le coche et qu’il ne passera pas de sitôt, il préfère fricoter avec Blanche-Neige.
D’elle même, ma main avance, à toucher une hanche. Un doigt l’effleure.
L’image explose en un petit nuage bleuté qui, aussitôt, s’évanouit.
Je me retourne vers Balthazar :
- Encore un de tes tours de passe-passe !
- Il ne fallait pas toucher. Vous n’êtes pas celui qui la réveillera.
Il arbore un rictus ironique, comme pour mieux prendre ses distances.
- Et maintenant ?
Il joue quelques notes. Le corps se recompose. J’enrage, mais n’ose plus bouger.
- Venez. Nous avons mieux à faire.
Cette fois, j’en suis sûr, les lévriers entrouvrent un ?il quand nous les enjambons.
Au fond d’un jardin d’hiver, un loup est assis sur un fauteuil, au milieu de citronniers en pots. Il tient sur ses genoux musculeux et velus une jeune personne qu’il lutine. La demoiselle est nue, à l’exception du chaperon - rouge, bien entendu - qu’elle a gardé sur la tête. A tour de rôle, les deux partenaires mordent à pleines dents dans une énorme tartine de pain beurré. A chaque bouchée, le loup fait admirer sa denture à la jeune personne qui glousse de plaisir. A côté, un canapé défoncé sur lequel traîne une cape écarlate.
Le loup empoigne la demoiselle, la porte jusqu’au canapé, l’y dépose ou, plutôt, l’y jette. Elle rit par saccades, de plus en plus aiguës.
Le loup nous a repérés. Il pose sur la vitre une patte qui se transforme en une main énorme, puis en tache d’encre et nous cache la suite.
Quelque part, un orchestre joue un air de menuet. Ah ! Je vois !
Le maestro, c’est Riquet dont la houppe rousse oscille, comme pour marquer la mesure. Il gesticule, montrant tour à tour les deux profils de son visage asymétrique. Déséquilibre qui met mal à l’aise.
Au milieu d’un groupe d’admirateurs, le Chaperon rouge a revêtu sa cape que son bras relève. Dessous, la demoiselle reste nue.
Non loin se pavane le Loup, sanglé dans une uniforme de fantaisie : dolman à brandebourgs, culotte rouge. Entre ses oreilles pointues un shako à pompons s’orne d’une tête de mort sur tibias entrecroisés.
Une demi-douzaine d’adolescents l’entourent et le questionnent :
- Messire Loup, aucune femme ne vous résiste. Que trouvent-elles chez vous ?
- La Bête ! fait-il tandis que ses yeux lancent des éclairs.
Ricanements.
- La Brute. On ne le refera pas, me glisse Balthazar.
Tout contre le buffet se campe un géant vêtu d’un habit noir, chaussé de bottes énormes et portant gibus taupé. Les yeux lui sortent de la tête sous le hérissement des sourcils. Il est flanqué d’un petit garçon menu et déluré qui l’approvisionne en gâteaux.
- Voici l’Ogre, explique Balthazar. Il fait un peu partie des meubles. C’est l’ancien châtelain.
- Rappelle-moi ce qui s’est passé.
- La tradition veut que, jadis, il ait été capable de se transformer en n’importe quelle créature de son choix. On prétend que je l’aurais alors défié de se
métamorphoser en souris et que, sous cette forme, je l’aurais mangé, permettant ainsi à mon maître de s’emparer de ses biens. Faux, d’un bout à l’autre.
- Et la vérité, selon toi.
- Le marquis et lui ont joué le domaine aux dés.
- Et Carabas a gagné.
- Exact.
Les adolescents gravitent maintenant autour du géant :
- Seigneur Ogre, une question, si vous  permettez.
Il grogne un assentiment.
- Quand vous dégustez vos… proies, quel est votre morceau préféré ?
- Les zizis à la moutarde.
L’auditoire hurle de plaisir, avant de s’éloigner, laissant l’Ogre s’empiffrer.
A notre approche, il s’essuie la  bouche, gouffre noir ouvert dans une barbe hirsute et un visage rouge brique. Il cligne de l’?il et désigne les gâteaux :
- Gardez ça pour vous. J’ai toujours aimé le sucré. Poucet, sois gentil, offre des choux à la crème à ces messieurs.
L’enfant s’exécute. Le géant lui donne une tape amicale :
- Je le lui répète. Poucet, mon petit, choisis plutôt les douceurs. SI je dois te manger un jour, j’aimerais (roulement de prunelles) que tu aies goût de praline. Mais le garnement préfère le salé. Par esprit de contradiction.
Il éclate d’un rire tonitruant tandis que le gamin nous jette en coin le regard ironique de celui qui a entendu cent fois la même histoire.
L’orchestre de Riquet à la Houppe attaque un morceau qu’il me semble reconnaître. Oui ? Non.
La cadence se précise, Un balancement de métronome. Machinalement, je regarde ma montre. Onze heures trente-cinq.
Le décor s’évanouit. Retour au vide qui a suivi notre départ en berline.
Mais la voiture est partie. Comment rentrerai-je ? J’ai un instant de panique.
Quelques cailloux luisent sous une lumière blafarde, évoquant le début d’un chemin qui se dessine à mesure que j’avance.
C’est l’ogre, à nouveau, que je croise. Il me salue, fort civilement. Il tient à la main ses bottes de sept lieues. En chaussettes à carreaux, il saute d’un caillou sur l’autre, tel un enfant qui joue à la marelle. Il sifflote un air de menuet en comptant les cailloux, puis dit : Trente-trois. Ah bien sûr, il suit la trace du Petit Poucet.
Au fait, Carabas ? Où est-il, en définitive ?
Nulle part. Partout.
Très vite, je me retrouve à l’entrée de la rue du Cimetière.
Le jardinier est toujours occupé à tailler les rosiers.
- Déjà de retour, me dit-il.
Il tire sa montre :
- Hum ! Onze heures trente-cinq.
Je regarde la mienne. Elle confirme.
- Qu’avez-vous fait de Balthazar ?
- Il m’a faussé compagnie.
- Vous croyez ?
Bacaras vient m’ouvrir. Il est accompagné d’un chat noir qui fait le gros dos et se frotte contre mes jambes.
Après une seconde d’hésitation, je me penche et, prudemment, le caresse.  Il ronronne comme un vulgaire minet des familles.
- Balthazar, dit Bacaras. Il est un peu encombrant… Je vous en prie, par ici. Désolé pour le retard. Vous n’avez pas trouvé le temps trop long ?
- Oh ! J’ai fait un détour chez… Carabas.
Un éclair fend les yeux jaunes, oblongs de Bacaras.
- Carabas, dites-vous ? Vous me raconterez ça, avant d’attaquer ce qui me vaut le plaisir de votre visite : le récit de ce que j’appelle mes « sept vies ».

martedì 22 settembre 2015

PEGASUS INTERNACIONAL (Spagnolo) - 3

Estimados amigos:
Les presentamos el tercer número de PEGASUS INTERNACIONAL EN ESPAÑOL, que forma parte de blog italiano de Paolo Secondini
Desde que se publicaron los primeros números, han seguido llegando cuentos a la redacción de la revista en español, como un sendero virtual de magia, fantasía e inventiva. Agradezco el entusiasmo de todos los amigos. Los cuentos se publicarán poco a poco.
         Los autores no pierden sus derechos de autor y permiten que sus relatos se traduzcan a otros idiomas para los números subsiguientes de Pegasus Internacional.  Para que este proyecto siga creciendo, ruego a los escritores de lengua española interesados que envíen sus colaboraciones a  la responsable de la edición en español de Pegasus Internacional, Adriana Alarco
 Lilian Elphick – Chile*
K en La Mancha

 
K,  Don Quijote y Sancho Panza frente a los molinos de viento.
Don Quijote: —¡Ataque!
K: —¿Yo?
Don Quijote: —¿No vino aquí a desfacer agravios?
K: —Vine a La Mancha porque me dijeron que aquí vivía mi padre, un tal Hermann Kafka.
Sancho: Ése caballero vive más al norte, señor K, donde hay ríos llenos de truchas y bosques encantados.
Don Quijote: Vamos a buscarlo y nos olvidamos de estos gigantes de brazos largos.
K: Pero, yo vengo del norte y él no está allí.
Sancho: Seguramente es otro norte el que usted buscó.
Don Quijote: Tiene razón el escudero: hay muchos nortes. ¡Andando!
K: Yo tengo una brújula y el norte es siempre el mismo. Mire.
Don Quijote y Sancho: ¡Válgame Dios!
Don Quijote: Usted es nigromante, K, y no nos había dicho nada.
K: Soy escritor igual que su amo.
Sancho: Mi amo no tiene amo, ¿o sí?
Don Quijote: El único escritor soy yo, ¿acaso sois ciegos?
K: Usted es un personaje creado por Don Miguel de Cervantes Saavedra.
Don Quijote: Ha perdido el norte irremediablemente, K. Deme el aparato y finiquitamos el asunto. Usted se va por aquí y nosotros, por allá. ¿Le parece?
K entrega la brújula a Don Quijote.
K: Ya no la necesito. Llegué al territorio de mis sueños y no me di cuenta. Ahora, debo ir al sur.
Sancho: Si desea podemos acompañarlo, ¿no es cierto, mi señor?
Don Quijote: Con la condición de que me llame “escritor” y no “personaje”.
Sancho: Y que cuando diga “¡Ataque!”, usted ataca sin más ni más.
K: Muy bien, señores, haré lo que piden.   Dicen que en el sur hay volcanes activos y unos seres barbados que escriben historias mínimas que me encantaría leer. Ahí puede estar mi padre.
      A Juan Armando Epple y Pedro Guillermo Jara
 
K en el espejo
Gregorio:  —Buenas noches, K.
K: —…
G: —¿Estás ocupado?
K: —Un poco, sí. 
G: —Entonces, lo dejamos para otro momento.
K:  —No, no… es que no puedo dar con el final.
G: —Ah, el cuento que escribías anteayer.
K: —Exacto. Iba todo tan bien, la historia fluía como el agua, pero no he sabido rematarla.
G: —Fácil. Efecto dominó. Es la única forma. Vamos, atrévete a clavarle las banderillas al toro.
K: —No quiero irme por ese camino. Sería trivializar la historia; el final debe ser abierto.
G: —Los cobardes usan finales abiertos.
K: —Bueno, dejémoslo hasta aquí. Veo que estás de mal genio.
G: —No ves nada, ése es el problema. Te ciega tu propia imagen reflejada en el agua.
K: —¿Narciso yo? Ja…
G: —Todo escritor es narciso. No he dicho nada fuera de lo común. Lo que tienes que hacer es entregarte a tu personaje, ser él, ¿se entiende?; es decir, ingresar en la ficción sin ningún temor.
K: —Es lo que yo hago.
G: —Temo que voy a contradecirte, K. Tus historias son autobiográficas.
K: —¿Y las tuyas?
G: —Sé salirme del mundo; en cambio, tú no tienes ese don. Tus textos son crípticos, los escribes para ti mismo. Toda tu escritura es un maldito diario de vida. Salirse del mundo significa que los demás puedan conmoverse con tu literatura, con tu fábrica de ilusiones.
K:  —He leído muchísimo más que tú, insecto execrable.
G: —Y no asimilaste nada. Si hubieras entendido, tu escritura sería de todos. ¿O es que hay una diferencia entre leer y escribir?
K: —¡Por supuesto!
G: —¿Ves? Eres más tonto que un zapato. Nunca, entiéndeme, nunca vas a llegar a ningún sitio.
K: —Estás loco. Cuando se te pase tu enésimo cruce de cables, avísame.
G:   —No puedes hacer finales. No te da el seso, pequeño farsante.
K: —Imbécil, vas a ver…
G: —Imbécil, tú. Y no me amenaces, mentiroso de mierda. Siempre lo supe, ¿o crees que nací ayer?
K rompe el espejo.

K en la grieta

 
K conversa con Gregorio en el despacho. Este espacio será circular; un escritorio, papeles, una lámpara, un sillón verde, una maleta, una ventana sin cortinas. La luz deberá ser muy tenue. Se oirá el canto de los grillos.
K: — Se hace tarde, debes partir.
G: —No quiero irme, K; si lo hago, desapareceré.
K:  —Ya te pedí perdón, sólo tienes que salir por esa grieta.
G: — ¿Tú crees que pidiendo perdón solucionas todo? ¡Mírate! No eres más que una mentira. A fuerza de costumbre soy más real que tú: vivo tu vida con la experticia de los monstruos, respiro tus sueños y lo que mejor sé hacer es…es…
K: — ¡Basta! ¡No permito que me hables así!
G: — Y lo mejor que sé hacer es hablar, K, sí, hablar.
K: — Lo tuyo es sonido aberrante, chirrido, balbuceo incomprensible. Tú crees que hablas un lenguaje pleno, pero no haces más escupir la realidad.
G: — Tus huesos sonarán como cascabeles en una Europa que nunca será tuya *, K.
K: — Morir es lo de menos, estimado. Y Europa ya está destruida.
G: —Vamos, no te pongas melodramático; recuerda que no soy tu antagonista.
K: — Eres lo peor de mí. Ah, si era cosa de no escribirte, de no moldearte en mi fisura delirante.
G: — Pero lo hiciste; asúmelo y revierte la situación.
K: — ¡¿Cómo?!
G: — El que debe partir eres tú. Ahí está tu maleta. He colocado tu camisa favorita y tu traje.
K: — ¿El azul marino con botones dorados?
G: — Sí.
K: — ¿Y adónde me dirigiré?
G: — Eso yo no lo sé.
K tomará la maleta y se sentará en el sillón. El escenario comenzará a girar. El sonido de los grillos irá decreciendo; se escucharán gritos, disparos, bombas, aviones, sirenas. Gregorio se acercará a K y le dará un beso en la frente. K se abrazará a sus piernas. Lento apagón.
* Frase de Sergio Astorga en una carta.
 
*Lilian Elphick (Santiago de Chile)
Ha publicado: Relatos: La última canción de Maggie Alcázar (1990) y El otro afuera (2002). Microrrelatos: Ojo Travieso (2007); Bellas de sangre contraria (2009); Diálogo de tigres (2011); Confesiones de una chica de rojo (2013) y K (2014).

 

Juan Ignacio Aluz, Adriana Alarco de Zadra y Patricio G. Bazán

A Segundo se lo llevaron preso

 
         Uno no puede comprender la idea real de una identidad explotada, completamente destrozada, hasta no tener delante de sí a Segundo Acosta. La sensación de estar frente a un ser así, tan despojado de lo que uno guarda para sí: la reexaminación de pensamientos, de las imágenes que se cruzan en la cabeza; eran apenas ideas abstractas e insignificantes, en comparación con los relatos que Segundo venía confesando desde las 3 de la tarde, después de haber sido detenido. Sólo así se hace uno la figuración de un demente.
         — ¡Segundo de nadie! Soy el Primer Caballero de los Arenales del Rey en estas costas del Nuevo Mundo, con poder para hacer y deshacer enredos, trampas y entuertos —repetía.
         —Según mi parecer, Doctor Sabilongo, este paciente sufre de alucinaciones quijotescas. Estoy a cargo de la Cárcel desde hace demasiado tiempo y reconozco a un loco de remate.
         — ¿Y si en verdad es un Caballero nombrado por la Corona? Acabaríamos nosotros en la cárcel si lo encerramos. Propongo, querido Director, que por ahora le llevemos la corriente, que pueda expresar su desvarío.
         —Legalmente, podemos detenerlo 24 horas por averiguación de antecedentes, doctor.
         — ¡Exacto! Dejémosle que nos convenza, y luego veremos si es quien dice, o solo es un mitómano.
         Don Segundo Acosta narró con lujo de detalles sus planes de aventuras ante un auditorio inicialmente escéptico. Le llevó toda la noche.  Al otro día, todos partieron alegremente en busca de El Dorado.
 
Juan Ignacio Aluz: (Argentina, 14 de Junio de 1976).

Semblanza: Capitanear un barco a tres cabezas, es una aventura mejor a una brújula fuera de su zona, donde no existe ese poder magnético. Pensar fuera de la caja es una libertad increíble; tener los movimientos limitados por los caracteres, por la continuidad de lo escrito por otro que no es uno, es al menos, es un desafío. Producir un eslabón reflejo en la mente del otro, para de ahí en adelante, correr sin tregua ni límite alguno, una carrera de posta, según el puesto que nos toca.
Adriana Alarco de Zadra – www.adrianaz.it
Patricio G. Bazán  (Argentina, 1965). Escritor e ilustrador. Autor de obras de ficción inéditas, entre las que se incluyen "Panoplia" (cuentos), la novela "El Tapado y el León", y varias obras de teatro. Participó en las antologías "Grageas 3" (2014) y "Cien Páginas de Amor" (2015).
Dauno Tótoro – México
Fin de Jornada
         Hay una ciudad triste sobre la que la noche ha caído hace mucho y el amanecer tarda en anunciarse.
         Hay un tranvía vetusto que trepa las empinadas calles sin veredas.
         Hay una mujer sentada al fondo del tranvía, sosteniendo un pequeño espejo ante su rostro mientras se quita lentamente el maquillaje con un pañuelo. Hay miradas de pasajeros que la observan de reojo con reproche. Hay una lágrima que se encharca en el colorete desvanecido. El traqueteo se detiene con un chispazo de máquina descompuesta. Hay desazón resignada en quienes deben continuar a pie la escalada por los cerros adormecidos y doloridos.
         Hay un callejón oscuro, de esos a los que todos los edificios les dan la espalda, donde se acumulan bolsas de basura y las cajas de cartón forman montañas desordenadas por las que trepan ratas. Hay graffiti en las paredes mohosas, algunos más bien obscenos. No se camina por placer en esa calleja podrida. Hay una mujer en el callejón oscuro. Sus tacones delgados marcan un seco compás que rebota en los muros mojados de las espaldas de los edificios. El resto es silencio.
         Hay un hombre fumando agazapado entre las cajas de cartón y las bolsas de basura. Apaga el cigarro pisando la colilla contra el suelo. Hay una navaja en la mano del hombre. No es aconsejable la situación de la dama, piensa él, pero quién soy yo para dar consejos.
         Ella camina sin prisa, como si el callejón oscuro no fuera un riesgoso atajo. Él espera que la mujer pase frente a su escondrijo y luego sale de entre las cajas amontonadas, sigiloso. Todavía empuña la navaja. El antebrazo de él en torno al cuello de ella. No hay gritos y quedan frente a frente. Él, con sus malas  intenciones. Ella, con su mala suerte. Hay una lágrima en la mejilla de la dama. Él entiende que la trae puesta desde antes de entrar al callejón.
         Hay un brazo que suelta un cuello, unas miradas que se cruzan. Hay un hombre armado de navaja y viles instintos que se pierde en las pupilas de una mujer sola que sufre penas que él reconoce.
         Hay una mano que dobla la hoja de la navaja y la guarda en un bolsillo. Aparece un paquete de cigarrillos, ella toma uno que él ofrece. Hay un fogonazo de fósforo encendido, dos brasas rojas en la noche, miradas que se miran. Historias en silencio. Hay un beso sin sentido, un escalofrío que recorre dos espaldas. Hay pasos que se pierden en la noche y desaparecen.
         Hay un callejón oscuro y vacío, una colilla pisoteada en el suelo.
         Hay unos gastados escalones y dos cuerpos que se estrechan en un descanso, buscándose. Hay dedos entrelazados.
         Hay una puerta que se abre con un chirrido mohoso y un interruptor que enciende la luz mortecina en el interior de un departamento.
         Voy a ver al niño, susurra la mujer, mientras él se quita los zapatos.
         Hay un hombre que se recuesta sobre un sillón de tapiz raído. Hay cierto sentido en tanto silencio.
         Afuera, hay un callejón vacío.
 
Jugando a las Muñecas

Cuando quien pudo haberse llamado Manuel escuchó los berridos de su madre y la vio frotarse las piernas con nieve y hojas mojadas, supo que le esperaba una vida breve. Intentó arrastrarse de regreso por el reguero que brotaba entre los muslos de ella; odió su repugnante indefensión. "Si hubieras nacido cuando vivíamos en la fascinación por la tormenta y no en el temor al capataz de la salmonera, habrías sido un niño con risa, pecho y manta", alcanzó a decir ella antes de ponerse de pie, recoger su muñeca de trapo, ajustarse el uniforme del liceo y lanzar al crío a las aguas del canal. Rebotó entre las piedras, se arañó contra los maderos y las olas lo arrojaron, como un desperdicio más, entre las tripas de pescado y la espuma sanguinolenta sobre las playas del Golfo del Corcovado.
 

Dauno Tótoro Taulis (1963), ha residido en México, Italia, Canadá, Argentina y Trinidad y Tobago, siendo Chile siempre su punto de partida y de retorno. De estas experiencias surgen los paisajes y personajes que pueblan su obra. Autor de libros de crónica y ensayo; de cuentos y relatos breves. Es además corresponsal de diversos medios de comunicación nacionales y extranjeros, director de documentales y guionista de cine y televisión. Ha recibido los premios "Revista de Libros de El Mercurio", "Antonio Pigaffeta de la Sociedad de Escritores de Chile sección Magallanes" y "Premio Latinoamericano de Periodismo José Martí de Cuba".

 Antonio Bellomi – Italia
Alfio
         Alfio tenía ocho años y era diferente de todos los otros niños de su edad. En la escuela no era particularmente brillante pero tampoco estaba retrasado.  Parecía vivir en un mundo particular donde los otros, fueran ellos sus compañeros, sus padres o su maestra, tenían un rol limitado y marginal.
         Cuando no estaba en la escuela se sentaba sobre el muro delante de su casa a soñar, o así creían quienes lo veían, con los ojos ausentes y fijos en una realidad que no era la que lo rodeaba. A veces miraba los dibujos animados en la televisión y entonces reía y se divertía como cualquier niño de su edad.
         Tenía, también, una gran habilidad manual.  Cuando Gennaro, su padre que arreglaba de todo en el lejano pueblito del sur donde vivían, tenía un problema insoluble lo llamaba:
         - ¡Alfio!
         Entonces, Alfio llegaba corriendo, cogía el objeto para reparar entre sus manos, ya sea una cafetera o el motor de la moledora y en poco tiempo volvía a funcionar.
         Quizás se trataba de la tubería del agua que no funcionaba y Alfio no entendía nada de cantidades de portada, velocidad de curso, presión de agua y otros términos difíciles que ni siquiera sabía que existían. Sin embargo, cuando acompañaba a su padre a reparar una tubería defectuosa o cuando la arreglaba con sus manos, se podía estar seguro que luego funcionaría a las mil maravillas.
         - Quisiera tener una persona así en la fábrica, - exclamó el comendador Paolella el día que Alfio le arregló la tubería hidráulica de su casa de campo a la perfección, aún después de los numerosos y vanos tentativos por parte de otros gasfiteros expertos traídos de la ciudad y que nunca pudieron hacer funcionar los juegos de agua del jardín.
         Alfio era un genio. Aún si era un genio desconocido.
         Un día su padre lo llamó mientras estaba en cuclillas sobre el muro pensando en las musarañas como era su costumbre.
         -  Arregla esto, - le ordenó con brusquedad, entregándole un aparato.  -  Tu madre la necesita.  Era una aspiradora de modelo antiguo.  Alfio ni siquiera la miró y contestó:
         - Está bien. – Luego se alejó.
         Dos horas después, Gennaro fue a buscarlo porque lo necesitaba.
         - ¿Dónde se habrá escondido ese holgazán? – renegó ya que no estaba por ningún lado.  Finalmente lo encontró en la sala viendo los dibujos animados de la televisión.  Al costado tenía la aspiradora enchufada.
         - ¡Así es como trabajas! – lo resondró.  Luego vio la aspiradora y probó a encender y apagar el botón pero nada.  El motor no prendía.  -  ¡Y ni siquiera lo has arreglado! ¡Eres un flojo que no sirve para nada!  ¡Si no te presiono, no haces nada! – Tomó al hijo por una oreja y se lo llevó.  Tenía que arreglar una plancha y no entendía cómo hacerlo.  Ni siquiera se recordó de desenchufar la aspiradora.
|         En el laboratorio puso la plancha en manos de su hijo y se puso a limpiar su mesa de trabajo.  Quince minutos después, Alfio se le acercó y le puso la plancha sobre la mesa. 
         - ¿Ya me puedo ir?
         Gennaro enchufó la plancha y controló que funcionase.  Rezongando contestó:
         - Si te necesito te llamo.  Ahora regresa a reparar la aspiradora.
         Al percatarse de que Alfio no volvía donde él, fue a buscarlo y lo encontró delante del televisor.  La aspiradora estaba muda.
         - ¡Traidor, come echado! – le gritó exasperado.  - ¿Se puede saber qué te pasa?  ¿No ves que todavía el aparato no funciona?
         Alfio se levantó asustado viendo que avanzaba con el brazo levantado para darle una bofetada y escapó mientras su madre entraba por la puerta.
         - ¿Qué pasa, Gennaro? – preguntó la mujer, sorprendida. - ¿No te has dado cuenta del magnífico trabajo que ha hecho tu hijo?
         -  ¿Y tú tienes el valor de defenderlo? – regañó su marido.  – Se pone a mirar la televisión en vez de arreglar tu aspiradora.
         - Pero la ha arreglado muy bien, - contestó la mujer.  -  Ahora funciona en forma diferente.  Basta enchufarla y el polvo del cuarto desaparece.  Y ni siquiera se escucha el motor.
         -  ¿Estás bromeando? – preguntó sospechoso su marido.
         - Absolutamente, no, - contestó la mujer pasando un dedo sobre los muebles y retirándolo limpio.  -  No hay una mota de polvo en ninguna parte.  Funciona mejor que antes.
         Era verdad.  Hasta el aire parecía más puro como si estuviese filtrado.  Sin sentirse satisfecho del todo, Gennaro decidió hacer una prueba.  Cogió arena con la lampa y la llevó a la sala.  Apenas atravesó la puerta, la arena desapareció.
         - Nuestro hijo es un genio, - afirmó la mujer. – Yo siempre te lo dije aún si repetías que era un holgazán.
         Lo primero que le vino en mente a Gennaro era averiguar adónde iba el polvo y la arena a través de la aspiradora.  ¿Se desintegraba? ¿Se transportaba quizás adónde y quizás cómo o en virtud de cuál principio tan difícil de entender?  Luego pensó a las implicaciones económicas de este nuevo tipo de aspiradora y le vino la fiebre.  Subió a su motocicleta y corrió al pueblo donde el comendador Paolella.  Él era el hombre que podía ayudarlo con sus conocidos en los círculos de la producción y del comercio.
         El comendador estaba descansando en el jardín y el cuento de Gennaro no le pareció tan increíble.  Después de todo conocía las habilidades de Alfio.  Simplemente dijo:
         - ¡Vamos! – y montó detrás de Gennaro en la moto para ir a observar personalmente tamaña invención.
         Gennaro corrió como alma que lleva el diablo.  Delante de sus ojos aparecían cifras con tantos ceros que ni siquiera podía contarlos.  Cuando se detuvo delante de su casa vio a Alfio desde la ventana del laboratorio.  Entró corriendo seguido por el comendador y lo vieron agachado sobre la aspiradora.
         - ¿Qué haces? – gritó.  - ¡Deja ese aparato!
         El hijo volteó a mirarlo  y en sus ojos brillaba la satisfacción.
         - Ahora sí funciona como tú querías, papá, - le comunicó.  – Observa. Apretó el botón del encendido, el bolso se infló y se escuchó el rumor del aparato que aspiraba.
         - ¡Desgraciado, qué has hecho!  - exclamó Gennaro, fuera de sí. -  ¡Vuelve a dejarlo como estaba antes, inmediatamente!
         Pero Alfio negó con la cabeza. 
         - No, papá, tú tenías razón.  Así es como debe funcionar la aspiradora.
         Y nunca más, ni ese día ni después pudo convencerlo.  Porque, además de todo el resto, Alfio fue siempre un muchacho de principios.
 
Antonio Bellomi (Garbagnate Milanese 1945), trabaja en el campo editorial desde hace más de cuarenta años.  Ha sacado a la luz cuentos policiales, de ciencia ficción, de horror y cartones.  Escribe para muchos géneros de literatura popular.  Numerosos cuentos suyos se han traducido en Estados Unidos, Hungría, Francia, Alemania, Bulgaria, China, Finlandia, Noruega, Suecia, Brasil, Croazia, Argentina, Holanda y Grecia.  Su novela más conocida: “L’Impero dei Mizar” (Solfanelli 1981; Mondadori 1996) ha sido considerado como uno de las mejores obras italianas del espacio, “space opera”.
 
Adriana Alarco – Peppe Murro
Pesadilla

         Una noche entré en el cuadro de mis pesadillas.  Se veía terrorífico con su iglesia sobre el monte bajo un cielo tempestuoso.  Las ventanas me observaban desde lo más profundo de su oscuridad. Mientras subía las escaleras del Museo, la visión me confundía.  ¿Estoy viéndolo desde afuera o desde adentro?
Van Gogh se revolcaría de risa en su tumba si me viera con la duda, sin dar un paso más hacia el paisaje alucinante. ¿Soy yo la mujer que avanza por el sendero amarillo o soy la Muerte?
         No puedo hoy soportar tanta emoción y tanta angustia.  Entonces, para detener el pánico que atenaza mis entrañas, alzo la guadaña y destruyo, al fin, mi pesadilla.
         Trapos, trozos de tela y de carne, sangre y pensamientos… la hoz que gira y todo… todo…  Quedan solamente los cuervos y un prado inmenso y amarillo de girasoles.
 

Los dos escritores que publican este cuento compartido son asiduos en el blog de Pegasus.

Sergio Gaut vel Hartman – Argentina
Por el tiempo que sea

 
 —Señor Samsa —dijo el escorpión de la agencia matrimonial Brouci Švábi—: ¡le he conseguido una novia!
—¡Maravilloso! —respondió el monstruoso escarabajo—. ¡Una doncella!
El escorpión se restregó las tenazas. —Me temo que no; es viuda.
—No importa, solo lo dije por decir. Una viuda está bien. Ya la imagino en el altar, blanca y radiante como un sol.
—Lamento tener que contradecirlo de nuevo, señor Samsa. Es negra.
—Blanca, negra; da igual. No soy racista. —Samsa meneó la cabeza—. Una escarabaja albina sería una rareza, ¿no?
—No es una escarabaja, señor Samsa. —El escorpión empezó a sentirse nervioso—. ¿Quiere ver una foto de su prometida?
—¡Claro, por supuesto! —El escorpión deslizó varias fotos de la candidata—. ¡Es bellísima! —exclamó Samsa—. Sé que seré feliz con ella por mucho tiempo.
—Bueno, por el tiempo que sea —dijo el escorpión—. Mientras sea intenso…
—Eso —dijo Samsa suspirando—. Mientras sea intenso…
 
Karma

 
—Señor Kafka —dijo el editor frunciendo el ceño y todo lo demás que puede contraerse en un rostro—. Esto es una mierda. —Empujó el manuscrito con tal violencia que el mismo cayó en el regazo del escritor. Casi de inmediato, un escarabajo de triste mirada se movió entre las hojas, trepó por el cinturón hasta la camisa y se detuvo en el hombro. Kafka se sintió desolado. No podía sacar de su cabeza la idea de que Gregor Samsa, ese patético empleado, tímido y melancólico, tendría que resignarse a su condición de ser humano por lo que le quedaba de vida.
 
Peripatético

—¡Fascista!
—¿Le parece? —El extraterrestre se miró las manos de siete dedos, palpó la hendidura pulsátil ubicada entre una protuberancia vítrea frontal y la cresta que realzaba el sector gelatinoso del pico, segregó una sustancia azul, viscosa y hedionda, y alzó unas varas enjoyadas que hasta entonces habían estado ocultas por el glande tumoroso que coronaba su testa—. Le ruego que me perdone, pero aunque yo puedo ser calificado de casi cualquier cosa por un terrestre, el término “fascista” no me describe adecuadamente.
—Perdóneme usted —se disculpó el taxidermista—. Quise decir fasista, o faseoso. Me perturban sus fases, arrítmicas, esporádicas e imprevisibles.
—Ah, eso. Es cierto. No puedo evitar la apertura de mis glándulas giroscópicas, por lo que las fases se precipitan y me dominan. Tenga en cuenta que estoy en un mundo exótico.
—¿Nosotros somos exóticos?
—Son exóticos para mí. Le sigo explicando. Solo cuando logro retener el flujo que vibra en este folículo caldoso que se aprecia junto a la oquedad cristalina…
—¿Cuál, ese? —dijo el taxidermista señalando un ovoide violeta, no rojo, no magenta…
—No, este —dijo el extraterrestre. Tocó el receptáculo ventral con una púa ubicada en la punta de su extremidad superior derecha—. ¿Quiere tocarlo?
—¡No! Es repugnante.
—Antes me dijo fascista, ahora repugnante. Usted es un pésimo anfitrión.
—Seré, y xenófobo también, si quiere. Pero ¿a quién, humano o alienígena, se le ocurre sugerir que le toque el folículo caldoso de la oquedad cristalina?
—Hice mal en venir —se lamentó el extraterrestre—. Existirían mayores posibilidades de ser aceptado si yo pareciera un tomate. —Hizo un gesto universal de desagrado, y desapareció.

 
El rápido Tokio Nagoya

 —Ay, Floripondio, ¿cómo hizo para llegar tan rápido?
—Es que la amo un montón, Tremebunda.
—Pero usted vive a treinta leguas de aquí y hemos hablado por teléfono hace cinco minutos.
—Vine en el tren bala, ese que corre a seiscientos kilómetros por hora.
—En Japón, Floripondio, en Japón.
—¡Por favor! ¿Acaso cree que eso puede ser un obstáculo para que yo acuda a usted a toda velocidad, haciéndole caso a mi pasión, que fluye como un torrente?
—Yo creo que usted es un farsante, que dice esas cosas bonitas porque quiere dormir conmigo.
—Usted me ofende, Tremebunda. Yo jamás perdería el tiempo durmiendo junto a una dama que ofrece pródiga sus encantos.
—Perdóneme. Me dejé llevar por el arrebato de mi corazón desbocado. Debí haber tenido en cuenta que su amor es platónico.
—Ni platónico ni aristotélico. Cuando digo que no dormiría la siesta a su lado porque su cuerpo me corta el sueño.
—¡Entonces su interés en mí es puramente carnal!
—¡En absoluto! Nosotros, los orientales de pura cepa, no comemos carnes, solo ingerimos arroz.
—¿Es usted japonés, Floripondio, como el tren bala?
—No, Tremebunda, soy uruguayo.
 

Sergio Gaut vel Hartman – (Buenos Aires, 1947)
Escritor. Libros de ficción publicados: Cuerpos descartables. Buenos Aires: Minotauro, 1985. «El regreso de Espartaco», en la revista Cuásar. Carne verdadera (novela corta). Buenos Aires: Ediciones B, 2006. Espejos en fuga. Buenos Aires: Desde la Gente (Instituto Movilizador de Fondos Cooperativos), 2009. Vuelos. Buenos Aires: Andrómeda, 2011.

 
Nicolas Coria - Argentina

El Espejo de la Tierra

 
         Uno de ellos llegó del Este, donde la arena lastima la piel humana si no está protegida. El otro vino del Fin del Mundo, donde el viento es frío y donde al avestruz se lo llama ñandú. Ambos compartían un mismo destino, aunque pertenecieran a distintos siglos, quizás a distintos mundos. Se vieron a sí mismos escondiéndose del otro, así que compartían también los mismos miedos.
         La noche llegó, y con ella el crepúsculo siempre frío, que introdujo no menos de doscientas estrellas y algunos satélites, como nuestra cercana Luna. Ambos hombres, sin hablar por no compartir un mismo lenguaje –ni la idea de lo que eso era–, decidieron permanecer cerca de un fuego rojo que en la noche más oscura no alumbraba adecuadamente. De todos modos, podían ver los rasgos del rostro del otro como un espejo maleable. Uno vio en el otro una lágrima caer de su ojo derecho, arrastrándose lentamente por su mejilla. La gota de agua salada cayó en su propia mano izquierda.
         Había encontrado su Destino en soledad y en el otro, y estaba triste de sentir que no era, por eso, único.
 
Nicolás Coria Nogueira (Argentina 1992): un escritor argentino de 23 años.